Refusés à la crèche car leurs pères sont gay

Les jumeaux d’un couple homosexuel se sont vu refuser l’accès à une crèche argovienne. Le motif du refus : les garçons ont deux pères, une circonstance que la directrice de la crèche qualifie de “ni normale, ni naturelle”. L’article 261bis...

Les jumeaux d’un couple homosexuel se sont vu refuser l’accès à une crèche argovienne. Le motif du refus : les garçons ont deux pères, une circonstance que la directrice de la crèche qualifie de “ni normale, ni naturelle”. L’article 261bis du Code pénal qui condamnerait de telles discriminations sera seulement en votation en février 2020. Pour l’heure c’est donc tout à fait légal en Suisse d’exclure des enfants juste parce que leurs parents sont homosexuels.

Communiqué de presse

L'expansion de l’article 261bis qui prévoit une possibilité de plainte dans ce genre de cas sera en votation en février 2020. D’ici là, il sera encore possible en Suisse, de faire subir des discriminations et de refuser des services aux couples de même sexe, sans qu’ils ne puissent porter plainte. Le cas de Lenzburg montre que les conséquences du manque juridique suisse ne touchent pas seulement des couples homosexuels et bisexuels, mais également leurs proches et enfants.

Les associations homosexuelles suisses sont outrées mais peu surprises de cet événement. Muriel Waeger, Directrice romande de l’organisation suisse des lesbiennes et de Pink Cross s'énerve: “Que le bien de l’enfant ne soit pas garanti à des couples homosexuels est tout simple scandaleux, mais ce cas est le parfait exemple de la nécessité d’une loi anti-discriminations qui comprend aussi l'orientation sexuelle.”

“Si ces enfants avaient des parents juifs et s'étaient fait refuser pour cette raison, il y aurait eu des conséquences pour la crèche. Et pour cause ! La votation de février sur la loi anti-discrimination est essentielle pour que ces exclusions arbitraires ne puissent plus se produire”, complète Matthias Erhardt, membre du comité “Stop à la haine” et co-président de la Fédération genevoise des associations LBGT.

Les discriminations et appels à la haine basés sur des motifs religieux, raciaux ou ethniques sont en effet condamné. La loi ne prévoit pour l’instant toutefois pas la même chose pour l’orientation sexuelle. “Pourtant, les cas de haine envers les personnes homosexuelles, bisexuelles et lesbiennes sont beaucoup trop répandus et fréquents. Ce dernier cas prouve l’urgence d’agir” commente Aymeric Dallinge, coordinateur romand de “Stop à la haine”,

L’association “Stop à la haine” réunit les principales associations homosexuelles suisses dans le but de mener la campagne pour le oui à la loi anti discriminations, soumise au vote le 9 février 2020.